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Les parents de Jan Yoors : Eugène Yoors et Magda Peeters

L’influence d’Eugène Yoors (Anvers, 7 novembre 1879 – Berchem, 1er avril 1975) et de Magda Peeters (Anvers, 31 janvier 1892 – Berchem, 3 novembre 1989) sur la vie et sur l’œuvre de leur fils ne doit pas être sous-estimée.

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Eugène Yoors est un artiste qui s'est surtout forgé une réputation en tant que spécialiste en vitraux. Il fait partie de ceux qui ont le plus influencé Jan en tant qu’artiste et c’est lui qui est à l’origine de sa fascination pour les Rom. Magda Peeters est poétesse et activiste pour la paix. Eugène et Magda soutiennent leur fils adolescent pendant ses voyages avec les Tsiganes. Toute sa vie, Jan Yoors a pu compter sur leur vaste réseau dans les milieux tant artistiques que catholiques ou pacifistes. Jan a aussi hérité de leurs valeurs.

Eugène Yoors est le fils de Constantius Alexander, un Anversois, directeur d’usine et consul à Séville. Il grandit en Espagne et y découvre les gitans, les tsiganes espagnols. À vingt ans, il revient à Anvers. Il étudie à l'Académie royale des Beaux-Arts et ensuite à l'École des Beaux-Arts de Paris. C’est à Paris qu’il rencontre l’écrivain excentrique et amateur d’art Joséphin Péladan.

Pendant la Première Guerre Mondiale, Eugène Yoors se réfugie aux Pays-Bas où il épouse Magda en 1918. Après la guerre, avec, entre autres, Felix Timmermans et Flor van Reeth, il est à la base du mouvement De Pelgrim, dont le but est de donner une nouvelle impulsion à l’art chrétien en Europe. Il s’agit d’un mouvement de réforme en douceur. Le but de ses membres est de pratiquer un art religieux authentique issu de leur foi personnelle, mais qui ne soit pas trop dogmatique. Pour nourrir sa famille, il se concentre sur les vitraux religieux.

Jan Yoors passe de longues heures dans l’atelier de son père. Le travail terminé, Eugène lui raconte sa jeunesse en Espagne. Ces histoires amènent Jan à chercher à entrer en contact avec les Tsiganes qui se sont installés depuis 1934 dans un camp à Berchem. Jan hérite aussi de son père de nombreuses idées sur l’art : le respect de la tradition, mais d'une tradition qui intègre l’imagination moderne et une conception du talent artistique comme étant une mission d’élévation des peuples.

Magda Peeters grandit dans une famille cosmopolite et riche où on parle le français, l’anglais et l’espagnol. Sa mère est cubaine, son père belge et ils viennent tous deux de riches familles d’armateurs. Dans les années qui précèdent la Première Guerre Mondiale, elle commence à publier en néerlandais. En 1914, elle suit son ami Eugène Yoors aux Pays-Bas. Après la guerre, elle collabore activement avec différentes organisations catholiques et pacifistes. En 1936, Peeters devient membre du conseil provincial d’Anvers pour Rex, mais elle trouve ce parti trop antisémite et le quitte en 1939. Avec, entre autres, la journaliste Betsie Hollants, elle crée le Katholiek Bureau voor Israël projuif. Hollants est une grande amie de Jan Yoors et l’aide dans les moments cruciaux de sa vie. C’est ainsi que, c’est elle, qui le fait entrer dans la résistance pendant la Deuxième Guerre Mondiale. C’est aussi sur son conseil que Yoors part à New York.

Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, le couple fuit en Grande-Bretagne avec la sœur de Jan, Beatrix. Ils reviennent ensuite à Anvers et habiteront à Berchem jusqu’à leur mort. 

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